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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 14:54

 

L'application du programme commun de la gauche après 1981 a conduit à la fermeture de Superphénix et à l'arrêt de son prototype Phénix. Depuis le désastre de 2002 et le retour au pouvoir de la droite pro-nucléaire, la construction de nouveaux réacteurs soi-disant plus sûres, mais surtout plus chers, les EPR, a repris à Flamanville et en Finlande. Un nouveau réacteur à neutrons rapides, nommé Astrid, refroidi au sodium, comme Superphénix, est en construction à Marcoule à la place de Phoenix. François Fillon, en visite au Bugey, le 30 août dernier, a déclaré que ce nouveau réacteur servirait à brûler les déchets (de très haute activité, c'est-à-dire 4 % du total). Il a aussi justifié cette reprise en déclarant« le nucléaire est une source d'énergie irremplaçable». La direction d'EDF investit dans la prolongation des 58 réacteurs existants pendant 10 à 20 ans. Depuis 1990, 80 % des crédits de recherche et développement sur l'énergie sont consacrés au nucléaire[1], et cela continu aujourd'hui. Rien pour les énergies renouvelables, ni les autres formes d'énergie. La conséquence aujourd'hui est que la gauche se demande par quoi remplacer le nucléaire. Les militants socialistes confrontés à la nécessité d'un accord avec Europe-écologie-les-Verts aux Présidentiels, ont envisagé leur sortie du nucléaire lors des rencontres écologiques annuelles de Saint-Ciers- sur- Gironde, le 26 août dernier. Négawatt, le thinktank des écologistes sur la sortie du nucléaire, vient de publier un rapport d’experts envisageant la sortie complète du nucléaire dans le monde en 2034, par des économies d'énergie et le remplacement du nucléaire par les énergies renouvelables. Mais cela ne résout qu’une partie du problème. En effet, il ne faut pas oublier que les 58 réacteurs actuellement en fonctionnement à EDF produisent annuellement 1500 t de combustibles usés, dont Areva extrait à La Hague, 15 t de plutonium dont une grande partie sert à rafraîchir le contenu des 368 têtes nucléaires constituant notre force frappe (1). À moins de respecter les termes du traité de non-prolifération (TNP), signé avec les quatre autres puissances nucléaires mondiales, le parti socialiste n'a pas encore envisagé de renoncer à cette force de frappe, qui coûte très cher à la nation et dont on se demande à quoi elle pourrait bien servir aujourd'hui (si ce n'est à détruire la planète). La gauche n'a plus que cinq mois de discussions pour se mettre d'accord sur de tels objectifs. Il serait temps de commencer dès aujourd'hui, au plus tard le 16 octobre quand le PS se sera trouvé un leader.

                                                        Jean-Pierre Morichaud. membre de EELV 07.



[1] Lire mon livre «  Menace  sur le Vivant »,2008, aux éditions Yves Michel, 5 allée du torrent, 0500 Gap.

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commentaires

E
<br /> Une étude de Global Chance estime qu'il est possible de sortir du nucléaire en 20 ans : http://www.global-chance.org/spip.php?article253<br /> <br /> Le scénario Négawatt 2011 prévoit une sortie du nucléaire en 22 ans :<br /> http://www.negawatt.org/scenario-negawatt-2011-p46.html<br /> <br /> Cette solution nous éviterait une catastrophe toujours possible et serait moins coûteuse que la poursuite du dogme nucléaire français.<br /> <br /> D'ailleurs, partout dans le monde, le nucléaire est devenu hors de prix :<br /> http://energeia.voila.net/nucle/reacteurs_trop_chers.htm<br /> <br /> Le futur réacteur EPR, si sa construction était poursuivie, serait plus coûteux à pour la production d'électricité que l'éolien et le solaire photovoltaïque des installations grandes et moyennes,<br /> en France comme ailleurs en Europe :<br /> http://energeia.voila.net/solaire/parite_reseau.htm<br /> <br /> Espérons que 2012 permettra de changer la politique énergétique dans le bon sens.<br /> <br /> <br />
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