Le lundi 12 septembre à l'usine Centraco de Marcoule.
Le point des informations recueillies ce mercredi 14 à 15 h 30.
Depuis lundi 13 heures, je suis sollicité par les journalistes au nom du Réseau Sortir du Nucléaire pour donner un avis sur la gravité de cet accident. À 18 heures je suis allé au studio d'enregistrement de FR3 à Valence pour un interview transmis à 19 heures pour le JT de FR3 Montpellier. J'en suis revenu avec une liasse de communiqués de l'AFP, et depuis j'essaye de savoir comment cet accident s'est produit et quelles sont ses conséquences sur la santé des personnels et des riverains. Cette activité du cycle de production de l'électricité nucléaire a provoqué la mort d'un homme, et les blessures sur quatre autres ouvriers dont l'un est gravement atteint.
Je vais essayer de faire un résumé des informations diffusées depuis lundi sur Internet et sur les chaînes de télévision. Je ne pense pas que lors de la réunion de la CLI de Marcoule prévue ce soir à 18 heures on en sache beaucoup plus .
Cette usine, construite par EDF (SOCODEI) à Marcoule en 1990, avait pour objet de conditionner et trier le matériel d'exploitation usagé devenu radioactif dans les centrales nucléaires. Ceci par incinération pour les rebuts combustibles et par fusion dans un four pour les rebuts métalliques. C'est de ce four dont nous parlons aujourd'hui. Selon un ingénieur de la SFEN (association d'ingénieurs de l'énergie nucléaire), siégeant à la Commission Locale d'Information de Marcoule, c'est un four à induction semblable à ceux utilisés en métallurgie. La manipulation des objets fondus est effectué par des hommes et non pas des robots comme cela se pratique pour les barres de combustible nucléaire. Là encore, on peut espérer un changement, hélas, parce qu'il y a eu mort d'homme. Au moment de l'accident le four contenait 4 tonnes de métal en fusion à 1600°C pour une radioactivité globale de 67 000 Bq, ce qui est peu quand on sait que l'uranium émet 12 000 Bq par gramme. Il y eut une explosion qui a provoqué l'ouverture des portes du bâtiment entourant le four. Une partie du métal en fusion est sortie du four pour retomber sur le corps de la victime ; le four serait cependant toujours en état de fonctionner. mais en aucun cas il ne pourrait s'agir d'un accident de criticité, comme certains l'ont dit sur Europe 1, c'est-à-dire de réaction en chaîne comme dans une bombe atomique. A moins que la radioactivité soit infiniment supérieure à celle indiquée. Ceci supposerait que le four soit détourné de sa destination première. Une fuite d'eau de refroidissement dans un four à induction est en une cause plus probable, comme cela s'est déjà produit dans ce type de matériel. Les mesures de radioactivité faites autour du site par la Criirad et le CEA, n’ont pas justifié quelques mesures sanitaires que ce soit. La montée passagère de radioactivité enregistrée autour d'Avignon le 12 septembre, vers 15 heures, par le Collectif Antinucléaire du Vaucluse, semblerait indiquer le passage de rejets provenant de l'accident.
Voici ce que l'on peut dire de cet accident nucléaire dans l'attente d'informations plus précises sur les causes de l'explosion.
Jean-Pierre Morichaud, pour Sortir du Nucléaire 26/07
/fdata%2F4223902%2Favatar-blog-1207717156-tmpphpuWdVRp.jpeg){kind=avatar}